Circuits alimentaires courts dans le Puy-de-Dôme : guide complet pour les producteurs locaux

Au cœur du Massif Central, le Puy-de-Dôme est devenu un territoire d’excellence pour les circuits alimentaires courts. Ces modes de commercialisation, qui limitent les intermédiaires entre producteurs et consommateurs, connaissent un essor remarquable dans notre département. Pour nous, agriculteurs puydômois, ces systèmes alimentaires locaux 63 représentent bien plus qu’une simple tendance : ils constituent une véritable opportunité de valoriser nos productions et de renforcer l’économie agricole territoriale.

Les défis sont nombreux, mais les bénéfices le sont tout autant. De la vente directe producteur aux AMAP, en passant par les marchés fermiers et les plateformes numériques, les possibilités d’approvisionnement de proximité se multiplient sur notre territoire. Cette diversité répond à une demande croissante des consommateurs pour des produits locaux, frais et de saison.

Dans cet article, nous explorerons ensemble les différentes facettes des circuits alimentaires courts dans le Puy-de-Dôme, leurs avantages, les défis à relever et les ressources disponibles pour développer votre activité en circuit court. Que vous soyez déjà engagé dans cette démarche ou que vous envisagiez de franchir le pas, vous trouverez ici des informations concrètes et des conseils pratiques pour réussir votre projet.

Comprendre les circuits alimentaires courts dans le Puy-de-Dôme

Avant de se lancer dans l’aventure des circuits courts, il est essentiel d’en comprendre les fondements et les spécificités dans notre territoire volcanique. Le Puy-de-Dôme, avec sa diversité de terroirs et de productions, offre un cadre idéal pour le développement de ces modes de commercialisation.

Qu’est-ce qu’un circuit court ?

Un circuit alimentaire court se définit officiellement comme un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur.

Dans le Puy-de-Dôme, ces circuits prennent diverses formes :

  • La vente à la ferme, comme à la Ferme des Ores à Fons, qui propose une expérience complète avec visite et ateliers pédagogiques
  • Les marchés de producteurs, particulièrement dynamiques dans les communes rurales du département
  • Les AMAP Puy-de-Dôme, comme celle de Chamalières qui compte 120 adhérents engagés
  • Les points de vente collectifs, regroupant plusieurs producteurs sous un même toit
  • Les plateformes numériques comme Agrilocal63, initiative du Conseil départemental

Cette diversité permet à chaque producteur de trouver la formule qui correspond le mieux à sa production, à sa localisation et à ses aspirations. Comme nous le disons souvent au pays des volcans, « chaque terroir a son circuit, comme chaque fromage a sa cave d’affinage ».

Les avantages pour les producteurs et consommateurs

Pour nous, producteurs du Puy-de-Dôme, les circuits alimentaires courts présentent de nombreux avantages :

  • Meilleure valorisation économique : Une étude de la Chambre d’Agriculture du Puy-de-Dôme révèle que les exploitations engagées dans les circuits courts affichent un revenu supérieur de 15% en moyenne par rapport aux exploitations conventionnelles.
  • Autonomie décisionnelle : Maîtrise des prix, des volumes et des conditions de vente.
  • Diversification des activités : Possibilité de transformer ses produits et de développer l’accueil à la ferme.
  • Reconnaissance du travail : Contact direct avec les consommateurs qui valorise notre savoir-faire.
  • Résilience face aux crises : Les systèmes alimentaires locaux 63 ont démontré leur robustesse lors des récentes crises sanitaires et économiques.

Pour les consommateurs, les bénéfices sont tout aussi importants :

  • Accès à des produits frais, de saison et de qualité
  • Traçabilité et transparence sur l’origine et les modes de production
  • Création de lien social avec les producteurs de leur territoire
  • Contribution à l’économie agricole territoriale et au maintien des paysages ruraux
  • Réduction de l’impact environnemental lié au transport des aliments

Au GAEC Dou Chonlai, installé à Moissat depuis 2019, les quatre associés témoignent : « Vendre nos produits bio exclusivement en circuits courts nous permet de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, de la semence à l’assiette du consommateur. C’est exigeant mais profondément satisfaisant. » En savoir plus sur la vente directe et les circuits courts en Auvergne.

Où trouver des produits en circuits courts dans le Puy-de-Dôme ?

Le Puy-de-Dôme offre une diversité remarquable de points de vente en circuits alimentaires courts. Cette richesse constitue à la fois une opportunité et un défi pour nous, producteurs locaux, qui devons identifier les canaux les plus adaptés à notre production et à notre situation géographique.

Les marchés locaux et fermiers

Les marchés producteurs 63 représentent l’une des formes les plus traditionnelles et conviviales de vente directe producteur. Dans le Puy-de-Dôme, on distingue plusieurs types de marchés :

  • Marchés hebdomadaires : Présents dans la plupart des communes, ils accueillent à la fois des producteurs et des revendeurs.
  • Marchés de producteurs : Comme ceux organisés par l’association Cagette et Fourchette, ils sont exclusivement réservés aux producteurs locaux.
  • Marchés saisonniers : Particulièrement dynamiques en été, ils animent les villages touristiques et les stations thermales du département.
  • Marchés thématiques : Dédiés à un produit spécifique comme le Saint-Nectaire, la pomme ou les vins d’Auvergne.

Ces marchés offrent une visibilité immédiate et permettent un contact direct avec les consommateurs. Ils constituent souvent la première étape pour un producteur qui souhaite se lancer dans les circuits alimentaires courts. Pour réussir sur les marchés, il est essentiel de soigner sa présentation, d’être régulier et de créer une relation de confiance avec la clientèle.

Le Conseil départemental et les offices de tourisme éditent chaque année un guide des marchés qui constitue une ressource précieuse pour identifier les opportunités. Consulter le guide des marchés fermiers en Auvergne pour l’été 2025.

La vente à la ferme et points de vente collectifs

La vente à la ferme représente l’essence même de la vente directe producteur. Elle permet de valoriser le lieu de production et de faire découvrir aux consommateurs la réalité du métier d’agriculteur. Dans le Puy-de-Dôme, de nombreuses exploitations ont aménagé des espaces de vente, parfois complétés par des activités d’accueil et de dégustation.

Les points de vente collectifs constituent une alternative intéressante pour les producteurs qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas assurer une permanence de vente sur leur exploitation. Ces magasins, gérés collectivement par plusieurs producteurs, permettent de mutualiser les coûts et les contraintes tout en offrant aux consommateurs une gamme complète de produits locaux.

Parmi les initiatives remarquables dans le département, on peut citer :

  • Le Biau Jardin, coopérative maraîchère biologique qui combine production, vente directe et dimension sociale
  • Les magasins de producteurs comme « Aux Champs » à Aubière ou « Le Local » à Riom
  • Les drives fermiers qui se sont développés ces dernières années, permettant de commander en ligne et de retirer ses produits à un point de collecte

Pour valoriser ces points de vente, le Conseil départemental a développé la plateforme DeNosFermes63, un annuaire en ligne qui recense les producteurs locaux et leurs points de vente. Découvrir les fabricants alimentaires locaux présents dans le Puy-de-Dôme.

Les AMAP et systèmes de paniers dans le département

Les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP Puy-de-Dôme) et autres systèmes de paniers paysans Auvergne constituent un pilier essentiel des circuits alimentaires courts dans notre département. Ces dispositifs reposent sur un engagement réciproque entre producteurs et consommateurs, créant ainsi une relation de confiance et de solidarité.

Fonctionnement et avantages des AMAP

Le principe d’une AMAP est simple mais puissant : un groupe de consommateurs s’engage contractuellement auprès d’un producteur, généralement pour une saison complète, en payant à l’avance l’ensemble de sa production. En échange, le producteur fournit régulièrement (souvent hebdomadairement) un panier de produits frais et de saison.

Pour nous, producteurs, les avantages sont considérables :

  • Sécurité financière : Le paiement à l’avance permet de disposer d’une trésorerie pour financer la production
  • Planification facilitée : Connaissant à l’avance les volumes à produire, nous pouvons mieux organiser nos cultures ou notre élevage
  • Réduction des invendus : La production est adaptée aux besoins des adhérents
  • Partage des risques : Les aléas climatiques ou sanitaires sont compris et acceptés par les consommateurs

Dans le Puy-de-Dôme, l’AMAP Bio de Chamalières illustre parfaitement ce modèle avec ses 120 adhérents engagés sur une saison pour l’acquisition de légumes biologiques. D’autres AMAP se sont développées à Clermont-Ferrand, Riom, Issoire et dans plusieurs communes rurales du département.

Créer ou rejoindre une AMAP existante

Pour un producteur souhaitant s’engager dans ce modèle, deux options s’offrent à lui :

Rejoindre une AMAP existante : De nombreuses AMAP recherchent régulièrement de nouveaux producteurs pour diversifier leur offre. Le réseau AMAP Auvergne-Rhône-Alpes peut vous mettre en relation avec les AMAP de votre secteur.

Créer une nouvelle AMAP : Cette démarche nécessite de trouver un groupe de consommateurs motivés et de définir ensemble les modalités de fonctionnement (contenu des paniers, prix, fréquence de distribution, etc.). Les CIVAM et le réseau AMAP peuvent vous accompagner dans cette création.

Outre les AMAP traditionnelles, d’autres systèmes de paniers paysans Auvergne se sont développés dans le département, comme :

  • Les paniers multi-producteurs coordonnés par des associations comme « De la Terre à l’Assiette »
  • Les systèmes de paniers à la demande, plus souples que les AMAP mais moins sécurisants pour les producteurs
  • Les paniers en entreprise, livrés directement sur le lieu de travail des consommateurs

Ces différentes formules permettent de s’adapter aux contraintes et aux attentes de chaque producteur, tout en répondant à la diversité des besoins des consommateurs.

Les plateformes numériques au service des circuits courts

À l’ère du numérique, les plateformes vente directe 63 sont devenues des outils incontournables pour développer les circuits alimentaires courts dans le Puy-de-Dôme. Ces solutions innovantes facilitent la mise en relation entre producteurs et consommateurs, tout en simplifiant la gestion des commandes et des livraisons.

Agrilocal63 : l’initiative départementale

Agrilocal63 est sans conteste la plateforme phare de notre département. Lancée par le Conseil départemental du Puy-de-Dôme, elle vise spécifiquement à favoriser les achats de proximité en restauration collective locale. Son fonctionnement est simple : les acheteurs publics (cantines scolaires, EHPAD, hôpitaux…) publient leurs besoins sur la plateforme, et les producteurs locaux peuvent y répondre directement.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2024, Agrilocal63 a généré un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros pour les producteurs locaux du département. Cette plateforme constitue donc un débouché significatif pour notre agriculture locale.

Pour s’inscrire sur Agrilocal63, il suffit de contacter le service Agriculture du Conseil départemental qui vous accompagnera dans les démarches. La plateforme est gratuite pour les producteurs et très intuitive dans son utilisation.

Autres plateformes et solutions numériques

Outre Agrilocal63, plusieurs autres plateformes vente directe 63 sont accessibles aux producteurs du Puy-de-Dôme :

  • DeNosFermes63 : Cet annuaire en ligne développé par le Conseil départemental recense les producteurs locaux et leurs points de vente, offrant ainsi une visibilité accrue auprès des consommateurs.
  • La Ruche qui dit Oui ! : Cette plateforme nationale propose plusieurs ruches dans le Puy-de-Dôme, permettant aux producteurs de vendre leurs produits lors de distributions régulières.
  • Locavor : Sur un principe similaire, Locavor propose des points de distribution dans plusieurs communes du département.
  • Cagette.net : Cette solution open-source permet de créer facilement son propre système de vente en ligne, particulièrement adapté aux groupements de producteurs.

Ces plateformes présentent plusieurs avantages :

  • Élargissement de la clientèle potentielle
  • Réduction du temps consacré à la commercialisation
  • Mutualisation possible des livraisons
  • Visibilité accrue sur internet

Cependant, elles impliquent généralement des commissions sur les ventes et nécessitent une certaine aisance avec les outils numériques. Pour les producteurs moins à l’aise avec ces technologies, des formations sont régulièrement proposées par la Chambre d’Agriculture et les CIVAM du Puy-de-Dôme.

L’association Cagette et Fourchette et Mil Perche (Marché d’intérêt local) sont deux autres exemples de plateformes d’approvisionnement qui facilitent la mise en relation entre producteurs et acheteurs dans notre région.

La restauration collective : un débouché prometteur

La restauration collective locale représente un débouché particulièrement intéressant pour les producteurs du Puy-de-Dôme engagés dans les circuits alimentaires courts. Avec la loi EGAlim, qui impose un minimum de 50% de produits durables dont 20% de produits biologiques dans la restauration collective publique, les opportunités se multiplient pour notre agriculture locale.

Comprendre les besoins de la restauration collective

Pour réussir à travailler avec la restauration collective, il est essentiel de comprendre ses spécificités et ses contraintes :

  • Volumes importants : Les cantines scolaires, les EHPAD ou les hôpitaux ont besoin de quantités significatives, ce qui peut nécessiter de se regrouper entre producteurs.
  • Régularité des livraisons : La restauration collective fonctionne selon des plannings stricts qui exigent une grande fiabilité.
  • Contraintes budgétaires : Les établissements publics disposent de budgets limités pour l’alimentation, ce qui implique de proposer des prix adaptés.
  • Normes sanitaires strictes : Les exigences en matière d’hygiène et de traçabilité sont particulièrement élevées.
  • Produits adaptés : Les cuisines collectives ont besoin de produits faciles à préparer et à servir (calibrage, conditionnement, etc.).

Dans le Puy-de-Dôme, plusieurs initiatives facilitent l’accès des producteurs locaux à ce marché :

  • La plateforme Agrilocal63, déjà mentionnée, qui simplifie la mise en relation avec les acheteurs publics
  • Le Projet Alimentaire Territorial du Grand Clermont et du Parc Livradois-Forez, qui encourage l’approvisionnement de proximité dans les cantines
  • Les formations proposées par la Chambre d’Agriculture pour aider les producteurs à répondre aux marchés publics

Stratégies pour accéder à ce marché

Pour les producteurs souhaitant développer ce débouché, plusieurs approches sont possibles :

L’approche individuelle : Adaptée aux producteurs capables de fournir des volumes importants et réguliers, elle permet de travailler directement avec les établissements. Cette approche est particulièrement pertinente pour les producteurs de viande, de produits laitiers ou les grands maraîchers.

L’approche collective : Le regroupement entre producteurs permet de proposer une offre plus complète et de répondre à des marchés plus importants. Des initiatives comme « Auvergne Bio Distribution » illustrent cette démarche collective.

La transformation adaptée : Certains producteurs développent des gammes spécifiques pour la restauration collective (légumes de 4e gamme, portions individuelles, etc.) qui répondent précisément aux besoins des cuisines.

Témoignage d’un éleveur du Livradois : « Au début, j’étais réticent à l’idée de travailler avec les cantines scolaires, pensant que les prix seraient trop bas. Mais grâce à Agrilocal63, j’ai pu négocier des conditions équitables et j’écoule désormais un quart de ma production de viande bovine auprès des collèges du département. C’est un débouché régulier et sécurisant. »

Pour réussir dans ce secteur, il est recommandé de :

  • Se former aux spécificités de la restauration collective
  • Adapter sa production et son conditionnement
  • Établir des relations durables avec les gestionnaires et les cuisiniers
  • Se regrouper avec d’autres producteurs pour proposer une offre plus complète
  • Utiliser les outils comme Agrilocal63 qui simplifient les démarches administratives

Défis et solutions pour les circuits courts dans le Puy-de-Dôme

Malgré leurs nombreux avantages, les circuits alimentaires courts dans le Puy-de-Dôme font face à plusieurs défis. Identifier ces obstacles et connaître les solutions disponibles est essentiel pour développer durablement son activité en vente directe producteur.

Les défis logistiques et organisationnels

La logistique constitue souvent le talon d’Achille des circuits alimentaires courts. Dans un département aussi vaste et montagneux que le Puy-de-Dôme, cette problématique est particulièrement prégnante :

  • Transport et livraison : Les déplacements multiples pour livrer de petites quantités à différents points de vente peuvent s’avérer coûteux en temps et en carburant.
  • Stockage et conservation : Tous les producteurs ne disposent pas d’infrastructures adaptées pour stocker leurs produits, particulièrement ceux nécessitant une chaîne du froid.
  • Gestion des commandes : La multiplication des canaux de vente peut complexifier le suivi administratif et commercial.
  • Temps de commercialisation : La vente directe demande du temps, qui n’est plus consacré à la production.

Face à ces défis, plusieurs solutions émergent dans notre département :

  • Mutualisation des livraisons : Des initiatives comme « Auvergne Bio Distribution » permettent de regrouper les livraisons de plusieurs producteurs.
  • Plateformes logistiques partagées : Certains territoires développent des espaces de stockage et de préparation des commandes accessibles à plusieurs producteurs.
  • Outils numériques de gestion : Des applications comme Cagette.net ou Open Food Network facilitent la gestion des commandes et des stocks.
  • Organisation collective : Le partage des permanences sur les marchés ou dans les points de vente collectifs permet de réduire le temps consacré à la commercialisation.

Comme le souligne un maraîcher du Livradois : « Au début, je passais trois jours par semaine sur les marchés. En m’associant avec deux autres producteurs pour partager les permanences, j’ai récupéré deux jours pleins pour ma production. C’est un changement radical dans mon organisation et mon équilibre de vie. »

Surmonter les obstacles réglementaires et financiers

Le développement des circuits alimentaires courts se heurte également à des contraintes réglementaires et financières :

  • Normes sanitaires : Les exigences en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire peuvent nécessiter des investissements importants, particulièrement pour la transformation à la ferme.
  • Réglementation commerciale : L’étiquetage, la facturation, la publicité sont soumis à des règles précises qu’il faut maîtriser.
  • Investissements initiaux : L’aménagement d’un point de vente, l’achat d’un véhicule réfrigéré ou l’installation d’un laboratoire de transformation représentent des coûts significatifs.
  • Formation et compétences : La vente directe producteur exige des compétences commerciales et relationnelles qui ne sont pas innées chez tous les agriculteurs.

Pour surmonter ces obstacles, plusieurs dispositifs d’accompagnement existent dans le Puy-de-Dôme :

  • Aides à l’investissement : Le Conseil départemental propose des subventions pour les exploitations souhaitant développer la vente directe ou la transformation. En 2023, 1,2 million d’euros ont été consacrés à ce type d’aides.
  • Accompagnement technique : La Chambre d’Agriculture et les CIVAM proposent un appui personnalisé pour les aspects réglementaires et sanitaires.
  • Formations spécifiques : Des modules dédiés à la transformation, à la commercialisation ou à la communication sont régulièrement organisés.
  • Ateliers collectifs : Des infrastructures partagées (laboratoires de découpe, ateliers de transformation, etc.) permettent de mutualiser les coûts d’investissement.

La résilience alimentaire territoriale passe par ces solutions collectives qui permettent de surmonter les obstacles individuels. Comme nous le disons souvent en Auvergne, « C’est en fédérant nos forces que nous préservons nos montagnes ».

Perspectives d’avenir pour les circuits courts puydômois

L’avenir des circuits alimentaires courts dans le Puy-de-Dôme s’annonce prometteur, porté par des tendances de fond et des initiatives innovantes. Pour les producteurs engagés dans l’agriculture locale, il est essentiel d’anticiper ces évolutions pour adapter leurs stratégies.

Innovations et tendances émergentes

Plusieurs innovations transforment progressivement le paysage des circuits alimentaires courts dans notre département :

  • Digitalisation croissante : Au-delà des plateformes vente directe 63 existantes, de nouvelles applications facilitent la mise en relation directe entre producteurs et consommateurs, comme les systèmes de géolocalisation des fermes ou les outils de précommande.
  • Développement des supermarchés coopératifs : Ces initiatives citoyennes, où les consommateurs sont aussi coopérateurs et participent au fonctionnement du magasin, offrent de nouveaux débouchés pour les produits locaux.
  • Essor du tourisme alimentaire : Les circuits de découverte gastronomique, les ateliers à la ferme et les expériences immersives attirent un public croissant, notamment grâce à la richesse des produits du terroir Auvergne.
  • Intégration des circuits courts dans l’urbanisme : Les nouveaux quartiers et les rénovations urbaines intègrent de plus en plus des espaces dédiés à la distribution alimentaire locale (halles de producteurs, jardins partagés, etc.).

Ces innovations s’accompagnent de tendances de consommation favorables :

  • Sensibilité croissante à l’impact environnemental de l’alimentation
  • Recherche d’authenticité et de lien social à travers l’acte d’achat
  • Préoccupation grandissante pour la santé et la qualité nutritionnelle
  • Volonté de soutenir l’économie agricole territoriale et les emplois locaux

Comme l’exprime un éleveur de Saint-Nectaire : « Il y a dix ans, je devais expliquer pourquoi mes fromages étaient plus chers que ceux du supermarché. Aujourd’hui, les clients comprennent d’eux-mêmes la valeur de notre travail et sont prêts à le rémunérer justement. »

Vers une structuration renforcée des filières locales

L’avenir des circuits alimentaires courts dans le Puy-de-Dôme passe par une structuration plus forte des filières locales. Plusieurs initiatives vont dans ce sens :

  • Projet Alimentaire Territorial : Le PAT du Grand Clermont et du Parc Livradois-Forez coordonne les actions en faveur d’une alimentation locale et durable, créant des synergies entre les différents acteurs.
  • Pôles alimentaires territoriaux : Ces structures émergentes visent à regrouper en un même lieu des outils de transformation, de logistique et de distribution pour les produits locaux.
  • Coopération inter-filières : Des passerelles se créent entre différentes productions (par exemple, valorisation du petit-lait des fromageries par les élevages porcins) renforçant ainsi l’économie agricole territoriale.
  • Marques territoriales : Des démarches collectives comme « Produit du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne » valorisent l’origine locale et les pratiques durables.

Cette structuration répond à plusieurs enjeux :

  • Atteindre une taille critique pour répondre à la demande croissante
  • Mutualiser les investissements et les compétences
  • Renforcer la résilience alimentaire territoriale face aux crises
  • Créer des emplois non délocalisables dans la transformation et la distribution

Pour les producteurs, s’inscrire dans ces dynamiques collectives tout en préservant son identité et son autonomie constitue l’un des principaux défis des années à venir. Comme le souligne un maraîcher de la plaine de la Limagne : « L’avenir n’est ni dans l’individualisme total, ni dans la dilution au sein de grandes structures. C’est dans un équilibre subtil entre coopération et préservation de nos spécificités que nous trouverons notre voie. »

Conclusion

Au terme de cette exploration des circuits alimentaires courts dans le Puy-de-Dôme, une évidence s’impose : ces modes de commercialisation représentent bien plus qu’une alternative économique pour notre agriculture locale – ils constituent un véritable projet de société, ancré dans notre territoire volcanique et porteur d’avenir.

De la vente directe producteur aux plateformes vente directe 63, en passant par les AMAP Puy-de-Dôme et la restauration collective locale, la diversité des circuits courts permet à chaque producteur de trouver la formule qui correspond à ses aspirations et à ses contraintes. Cette pluralité est une force, à condition de bien identifier les opportunités et les défis propres à chaque modalité.

Les atouts des circuits alimentaires courts sont nombreux : valorisation économique optimale de la production, lien direct avec les consommateurs, contribution à la résilience alimentaire territoriale, préservation des savoir-faire et des paysages. Mais ces bénéfices ne s’obtiennent pas sans efforts. Ils exigent une adaptation constante, l’acquisition de nouvelles compétences et, souvent, une capacité à travailler collectivement.

Heureusement, dans le Puy-de-Dôme, les producteurs ne sont pas seuls face à ces défis. Un écosystème d’accompagnement s’est développé, impliquant la Chambre d’Agriculture, les CIVAM, le Conseil départemental, les collectivités locales et de nombreuses associations. Ces structures proposent formations, conseils, aides financières et mise en réseau pour faciliter le développement des circuits courts.

L’avenir de notre agriculture locale passe indéniablement par le renforcement de ces circuits, qui répondent aux attentes sociétales tout en offrant aux producteurs une juste rémunération de leur travail. Dans un contexte de changement climatique et d’incertitudes économiques, ils constituent également un facteur de résilience alimentaire territoriale essentiel.

Comme le dit si bien notre expression auvergnate : « La force de nos montagnes est dans leurs racines. » De même, la force de notre agriculture puydômoise réside dans son ancrage territorial et dans sa capacité à tisser des liens directs entre ceux qui produisent et ceux qui consomment. C’est dans cette relation renouvelée que se dessine un avenir durable pour notre agriculture et notre alimentation.

Producteurs du Puy-de-Dôme, les circuits courts vous attendent ! Contactez dès aujourd’hui la Chambre d’Agriculture ou le service Agriculture du Conseil départemental pour être accompagné dans votre projet.

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