Panorama des entreprises agroalimentaires en Auvergne : forces économiques et perspectives d’avenir

L’industrie alimentaire Auvergne-Rhône-Alpes représente un pilier majeur de l’économie régionale, avec un focus particulier sur l’ancienne région Auvergne qui conserve une identité agroalimentaire forte et distinctive. Générant un chiffre d’affaires cumulé de 21 milliards d’euros en 2023 et représentant 10% du chiffre d’affaires national du secteur, les entreprises agroalimentaires Auvergne constituent un écosystème dynamique alliant tradition et innovation. Cet article analyse en profondeur la structure, les défis et les opportunités de ce secteur agroalimentaire régional stratégique.

De la production fromagère emblématique aux eaux minérales mondialement reconnues, en passant par l’élevage de qualité, nous explorerons comment les producteurs alimentaires Auvergne façonnent le paysage économique local tout en rayonnant à l’international. Cette analyse sectorielle s’adresse particulièrement aux professionnels souhaitant comprendre les dynamiques actuelles et futures de cette filière essentielle.

Structure et typologie des entreprises agroalimentaires en Auvergne

Le tissu des entreprises agroalimentaires Auvergne se caractérise par une grande diversité de structures, des artisans traditionnels aux grands groupes internationaux. Cette mosaïque entrepreneuriale constitue la colonne vertébrale de l’économie agroalimentaire Auvergne, avec chaque catégorie d’acteurs apportant sa contribution spécifique.

Les PME : moteur de l’innovation et de l’authenticité régionale

Les Petites et Moyennes Entreprises représentent 78% des entreprises du secteur agroalimentaire régional et emploient environ 50% de la main-d’œuvre. Ces structures, souvent familiales, sont les gardiennes des savoir-faire traditionnels tout en étant à la pointe de l’innovation produit.

La Ferme des Volcans (Saint-Ours, 63) illustre parfaitement cette dynamique avec sa production de fromages biologiques au lait de vache et de brebis. Cette PME a su allier méthodes traditionnelles et exigences modernes pour développer des produits répondant aux nouvelles attentes des consommateurs en matière de qualité et de traçabilité.

Les ETI : piliers économiques et employeurs majeurs

Les Entreprises de Taille Intermédiaire jouent un rôle crucial dans l’économie agroalimentaire Auvergne, employant 48% des salariés du secteur et réalisant 52% du chiffre d’affaires. Ces entreprises disposent de la taille critique nécessaire pour investir dans la R&D et conquérir des marchés internationaux tout en maintenant un ancrage territorial fort.

Laiteries H. Triballat, bien que basée dans le Cher, a développé des activités significatives en Auvergne. Avec un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros en 2023 et plus de 1 000 employés, cette ETI illustre la capacité de ces structures à générer de la valeur économique et des emplois sur le territoire.

Les ETI constituent souvent le maillon essentiel entre fabricants alimentaires en Puy-de-Dôme et marchés nationaux ou internationaux, apportant les ressources et l’expertise nécessaires pour valoriser les productions locales.

Les grands groupes : rayonnement international et capacité d’investissement

Bien que ne représentant que 2% des entreprises du secteur, les grands groupes concentrent environ 30% du chiffre d’affaires. Leur présence est stratégique pour le rayonnement des produits auvergnats à l’international et leur capacité d’investissement contribue à moderniser l’ensemble de la filière.

Danone, avec ses usines de production d’eaux minérales comme Volvic dans le Puy-de-Dôme, illustre l’implantation de ces acteurs majeurs qui valorisent les ressources naturelles du territoire. Ces grands groupes apportent également des standards élevés en matière de qualité et de développement durable qui influencent positivement l’ensemble du secteur agroalimentaire régional.

Les artisans : gardiens du patrimoine gastronomique

Représentant environ 20% des entreprises, les artisans contribuent de manière essentielle à la diversité des produits et au maintien des traditions culinaires locales. Ils ciblent principalement les circuits courts et participent activement à l’alimentation locale Auvergne.

La Charcuterie de Saint-Flour (15) est emblématique de cette catégorie avec ses produits de charcuterie artisanale valorisant le porc de montagne. Ces artisans sont souvent les premiers ambassadeurs de la qualité et de l’authenticité des produits auvergnats.

Les filières stratégiques de l’agroalimentaire auvergnat

L’Auvergne abrite plusieurs filières agroalimentaires Auvergne d’excellence qui constituent les piliers de son économie alimentaire. Ces filières s’appuient sur des ressources naturelles spécifiques et des savoir-faire ancestraux qui ont été préservés et valorisés au fil des générations.

La filière laitière : fleuron de l’économie régionale

La filière laitière représente un pilier économique majeur pour l’Auvergne avec un chiffre d’affaires de 4,7 milliards d’euros en 2023, dont 21% à l’export. Cette performance s’appuie sur un patrimoine fromager d’exception, avec cinq fromages AOP emblématiques : Saint-Nectaire, Cantal, Salers, Bleu d’Auvergne et Fourme d’Ambert.

Le Saint-Nectaire illustre parfaitement la réussite de cette filière avec une production de 13 572 tonnes en 2024, générant un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros. Cette réussite repose sur un cahier des charges strict qui garantit la qualité et l’authenticité du produit, ainsi que sur une organisation efficace des producteurs alimentaires Auvergne.

La filière laitière auvergnate a su préserver ses méthodes traditionnelles tout en modernisant ses outils de production et ses stratégies commerciales. Cette capacité d’adaptation constitue un atout majeur dans un contexte de concurrence accrue et d’évolution des attentes des consommateurs.

La filière viande : valorisation des races locales et des terroirs

Avec un chiffre d’affaires de 309 millions d’euros en 2023, la filière viande occupe une place importante dans l’économie agroalimentaire Auvergne. L’élevage bovin, notamment de races à viande comme la Charolaise et la Salers, constitue le cœur de cette filière.

La production de broutards (jeunes bovins destinés à l’engraissement) représente un segment particulièrement dynamique, avec environ 300 000 têtes exportées chaque année vers l’Italie, générant un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros. Cette spécialisation témoigne de la capacité des éleveurs auvergnats à répondre aux besoins spécifiques des marchés internationaux.

La valorisation des races locales et des modes d’élevage extensifs contribue à la réputation de qualité des viandes auvergnates, comme en témoigne le succès du bœuf du Bourbonnais sur les marchés haut de gamme.

La filière céréalière : diversification et valeur ajoutée

Bien que moins connue que les filières laitière et viande, la filière céréalière auvergnate a généré 274 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023. La culture de céréales comme le blé et l’orge est bien implantée dans certaines zones de la région, notamment dans la Limagne.

La production d’orge brassicole mérite une attention particulière, avec une production estimée à 50 000 tonnes en 2024. Cette spécialisation accompagne le développement des brasseries artisanales dans la région, illustrant la capacité des filières agroalimentaires Auvergne à créer des synergies locales créatrices de valeur.

La transformation locale des céréales en produits comme la farine et le pain contribue également à la diversification des activités agroalimentaires et au maintien d’une alimentation locale Auvergne de qualité.

La filière des eaux minérales : un trésor naturel mondialement reconnu

L’Auvergne, terre volcanique, est particulièrement riche en sources d’eaux minérales naturelles. Cette ressource exceptionnelle est exploitée par des acteurs comme Danone avec la marque Volvic, générant un chiffre d’affaires de 611 millions d’euros dans le Puy-de-Dôme en 2023.

Cette filière bénéficie d’une forte orientation à l’export, les eaux minérales auvergnates étant appréciées dans le monde entier pour leurs qualités organoleptiques et leurs propriétés spécifiques liées au terroir volcanique.

La protection des sources et la gestion durable de la ressource en eau sont devenues des enjeux majeurs pour cette filière, qui investit massivement dans des pratiques respectueuses de l’environnement pour garantir la pérennité de son activité.

Innovation et adaptation : les moteurs de croissance du secteur

L’innovation agroalimentaire Auvergne constitue un levier essentiel de compétitivité pour les entreprises de la région. Cette innovation se déploie à différents niveaux : produits, procédés et commercialisation.

Innovations produits : valorisation des ressources locales

Les entreprises auvergnates développent constamment de nouveaux produits qui valorisent les ressources locales, répondant ainsi aux attentes des consommateurs en matière de qualité, d’authenticité et de durabilité.

La fromagerie Laqueuille illustre cette dynamique avec le développement de fromages biologiques au lait de vache, pour lesquels elle a investi 2 millions d’euros en 2024 dans une nouvelle ligne de production. Cette innovation répond à la demande croissante pour des produits biologiques et s’inscrit dans une démarche de valorisation du lait local.

De nombreuses autres entreprises du réseau agroalimentaire en Auvergne suivent cette voie, développant des produits qui allient tradition et modernité, comme des charcuteries sans nitrites ou des préparations à base de céréales anciennes.

Innovations de procédés : efficacité et durabilité

Les entreprises agroalimentaires Auvergne mettent en œuvre des techniques de transformation innovantes pour améliorer l’efficacité de leur production tout en réduisant leur impact environnemental.

La coopérative laitière Sodiaal illustre cette tendance avec l’utilisation de systèmes de méthanisation dans son usine de Montboissier. Cette technologie permet de produire de l’énergie à partir de déchets organiques, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre de 15% en 2024 et contribuant à l’autonomie énergétique de l’usine.

D’autres innovations concernent l’optimisation des procédés de fabrication, comme l’utilisation de nouvelles techniques d’affinage pour les fromages ou l’adoption de méthodes de conservation plus naturelles pour les produits carnés.

Innovations commerciales : circuits courts et digitalisation

Les circuits courts alimentaires Auvergne connaissent un développement significatif, porté par la demande croissante des consommateurs pour des produits locaux et par l’adoption de nouvelles technologies de commercialisation.

En 2024, les ventes directes ont augmenté de 10% par rapport à 2023, représentant un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros pour les producteurs locaux. Cette progression s’appuie sur des plateformes en ligne comme Locavor.fr, qui mettent en relation producteurs et consommateurs, facilitant ainsi l’accès aux produits locaux.

La digitalisation des canaux de vente permet aux petites structures de toucher une clientèle plus large et de valoriser leur production sans passer par les circuits de distribution traditionnels, améliorant ainsi leur rentabilité.

Marchés et stratégies d’exportation des produits auvergnats

L’export agroalimentaire Auvergne constitue un axe de développement stratégique pour de nombreuses entreprises de la région. La qualité et la spécificité des produits auvergnats leur permettent de se positionner sur des marchés internationaux exigeants.

L’Europe : premier débouché pour les produits auvergnats

L’Allemagne, l’Italie et la Belgique sont les principaux marchés d’exportation européens pour les produits agroalimentaires auvergnats. En 2023, les exportations vers l’Allemagne ont atteint 560 millions d’euros, principalement composées d’eaux minérales et de produits laitiers.

L’Italie représente également un marché important, avec 428 millions d’euros d’exportations en 2023, dominées par les broutards et les produits céréaliers. La Belgique complète ce trio de tête avec 347 millions d’euros d’importations de produits transformés auvergnats.

La proximité géographique et culturelle de ces marchés facilite les échanges commerciaux, mais la concurrence y est également plus vive, obligeant les entreprises auvergnates à maintenir un haut niveau de qualité et d’innovation.

Les marchés émergents : nouvelles opportunités de croissance

Au-delà de l’Europe, les entreprises agroalimentaires Auvergne développent leur présence sur des marchés émergents prometteurs. L’Afrique subsaharienne, par exemple, représentait 12% des exportations de la région en 2023, principalement des produits pharmaceutiques et alimentaires transformés.

L’Asie, et particulièrement la Chine et le Japon, offre également des perspectives intéressantes pour les produits haut de gamme comme les fromages AOP et les eaux minérales. Ces marchés valorisent l’origine française et les garanties de qualité associées aux produits auvergnats.

La diversification géographique des exportations constitue un enjeu majeur pour réduire la dépendance aux marchés européens et saisir les opportunités de croissance dans les économies en développement.

Stratégies de différenciation à l’international

Pour réussir à l’international, les producteurs alimentaires Auvergne s’appuient sur des stratégies de différenciation mettant en avant l’origine, la qualité et les spécificités de leurs produits.

Les labels de qualité comme les AOP jouent un rôle essentiel dans cette différenciation, en garantissant l’authenticité et la spécificité des produits. Le Saint-Nectaire AOP, par exemple, bénéficie d’une reconnaissance internationale qui facilite sa commercialisation sur les marchés étrangers.

La mise en avant du terroir volcanique constitue également un argument marketing puissant, particulièrement pour les eaux minérales qui peuvent ainsi se distinguer dans un marché mondial très concurrentiel.

Une analyse du secteur agroalimentaire en Auvergne montre que les entreprises qui réussissent le mieux à l’export sont celles qui ont su adapter leur offre aux spécificités des marchés ciblés tout en maintenant l’authenticité de leurs produits.

Défis et contraintes du secteur agroalimentaire auvergnat

Malgré ses atouts indéniables, le secteur agroalimentaire régional doit faire face à plusieurs défis qui peuvent freiner son développement et sa compétitivité.

Défis réglementaires et normatifs

Les entreprises agroalimentaires doivent se conformer à des normes sanitaires et environnementales de plus en plus strictes. La réglementation sur l’utilisation des pesticides, renforcée en 2024, a par exemple entraîné une augmentation des coûts pour certaines exploitations agricoles, estimée à 5%.

Les cahiers des charges des AOP imposent également des contraintes importantes en termes de méthodes de production et de transformation. Si ces exigences garantissent la qualité et l’authenticité des produits, elles peuvent aussi limiter les possibilités d’innovation et d’optimisation des coûts.

La complexité et l’évolution constante du cadre réglementaire nécessitent une veille juridique permanente et des investissements réguliers pour adapter les installations et les pratiques.

Défis économiques et concurrentiels

La volatilité des prix des matières premières constitue un défi majeur pour les entreprises agroalimentaires. La sécheresse de l’été 2024 a ainsi entraîné une hausse des prix des céréales de 20%, impactant directement la rentabilité des entreprises de transformation.

La concurrence internationale s’intensifie également, avec l’arrivée sur le marché de produits similaires à des prix compétitifs. Les fromages italiens ou espagnols, par exemple, concurrencent directement les fromages auvergnats sur certains segments de marché.

Face à ces défis, les entreprises doivent constamment optimiser leurs coûts tout en maintenant la qualité de leurs produits, un équilibre parfois difficile à trouver.

Défis logistiques et d’approvisionnement

L’optimisation de la chaîne d’approvisionnement et de distribution est essentielle dans un secteur où la fraîcheur et la qualité des produits sont primordiales. Les entreprises doivent faire face à des défis liés au transport et au stockage, notamment en raison de l’augmentation des coûts du transport de 10% en 2024.

L’enclavement de certaines zones de production en Auvergne complique également la logistique, augmentant les délais et les coûts de transport. Cette situation peut constituer un handicap pour les petites structures qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour optimiser leur logistique.

Le développement de solutions logistiques mutualisées et l’adoption de technologies de traçabilité avancées constituent des pistes prometteuses pour surmonter ces défis.

Défis de main-d’œuvre et de compétences

Le recrutement de personnel qualifié est un défi persistant pour l’emploi secteur alimentaire Auvergne. En 2024, le secteur agroalimentaire a connu un déficit de 2 000 employés qualifiés, particulièrement dans des métiers comme la transformation de la viande ou la fromagerie.

Cette pénurie de main-d’œuvre s’explique en partie par le manque d’attractivité de certains métiers, perçus comme difficiles et peu valorisés, mais aussi par l’inadéquation entre les formations disponibles et les besoins spécifiques des entreprises.

Pour répondre à ce défi, des initiatives de formation et de valorisation des métiers de l’agroalimentaire sont mises en place, en collaboration avec les établissements d’enseignement et les organismes professionnels.

Circuits courts et distribution locale : un modèle en plein essor

Les circuits courts alimentaires Auvergne connaissent un développement significatif, porté par la demande croissante des consommateurs pour des produits locaux, frais et authentiques.

Marchés de producteurs : lieux d’échange et de valorisation directe

Les marchés de producteurs constituent des lieux privilégiés pour la vente directe des produits agroalimentaires auvergnats. Le marché de Clermont-Ferrand, par exemple, accueille plus de 200 producteurs locaux chaque semaine, générant un chiffre d’affaires annuel de 5 millions d’euros.

Ces marchés permettent aux producteurs de valoriser directement leur production, sans intermédiaire, et d’établir une relation de confiance avec les consommateurs. Ils contribuent également à l’animation des territoires et à la promotion de l’alimentation locale Auvergne.

De nombreuses initiatives visent à renforcer l’attractivité de ces marchés, comme l’organisation d’événements thématiques ou la mise en place de labels garantissant l’origine locale des produits.

AMAP et systèmes de paniers : engagement réciproque producteurs-consommateurs

Les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP) permettent aux consommateurs de soutenir directement les producteurs locaux en achetant leurs produits à l’avance. En 2024, la région comptait plus de 300 AMAP, regroupant plus de 10 000 consommateurs.

Ce système repose sur un engagement réciproque : le consommateur s’engage à acheter régulièrement les produits du producteur, tandis que ce dernier s’engage à fournir des produits de qualité, souvent issus de l’agriculture biologique ou raisonnée.

Les AMAP contribuent ainsi à sécuriser les revenus des producteurs et à promouvoir des modes de production respectueux de l’environnement, tout en offrant aux consommateurs un accès à des produits frais et locaux.

Vente directe à la ferme et e-commerce local

De nombreuses exploitations agricoles proposent la vente directe de leurs produits à la ferme, offrant aux consommateurs une expérience authentique et une transparence totale sur les méthodes de production.

La plateforme en ligne « Bienvenue à la ferme » recense plus de 500 exploitations pratiquant la vente directe en Auvergne-Rhône-Alpes, facilitant ainsi la mise en relation entre producteurs et consommateurs.

Le développement des plateformes d’e-commerce dédiées aux produits locaux constitue également une tendance forte. Ces plateformes permettent aux producteurs d’élargir leur clientèle tout en conservant la dimension locale et directe de leur commercialisation.

Impact économique et social du secteur agroalimentaire en Auvergne

L’économie agroalimentaire Auvergne génère des retombées significatives sur le territoire, tant en termes d’emploi que de développement local.

Contribution à l’emploi régional

Le secteur agroalimentaire est un employeur majeur en Auvergne, particulièrement en zone rurale où les opportunités d’emploi peuvent être limitées. En 2023, il employait 43 300 personnes, représentant 10% des emplois manufacturiers régionaux.

Ces emplois se caractérisent par leur diversité, allant des postes peu qualifiés dans la production aux fonctions hautement spécialisées dans la R&D ou le marketing. Cette diversité permet d’offrir des perspectives d’évolution professionnelle variées et de répondre aux besoins de différents profils de compétences.

La stabilité relative de ces emplois, moins sensibles aux délocalisations que d’autres secteurs industriels, constitue également un atout pour l’économie régionale.

Contribution au développement territorial

Le secteur agroalimentaire contribue au maintien de l’activité économique dans les territoires ruraux, limitant ainsi le phénomène de désertification. Il favorise également le développement du tourisme rural, avec plus de 2 000 exploitations agricoles proposant des activités agritouristiques en 2024.

La valorisation des produits du terroir participe à la construction et au renforcement de l’identité territoriale, créant une image positive de l’Auvergne associée à la qualité, à l’authenticité et à la gastronomie.

Les retombées économiques indirectes sont également significatives, avec le développement de services et d’activités connexes comme la restauration, l’hôtellerie ou l’artisanat local.

Préservation des savoir-faire et du patrimoine culturel

Les spécialités Auvergne alimentaires sont indissociables du patrimoine culturel régional. Leur production et leur promotion contribuent à la préservation de savoir-faire ancestraux qui constituent une richesse immatérielle inestimable.

La transmission de ces savoir-faire aux nouvelles générations est un enjeu majeur pour assurer la pérennité des productions traditionnelles. Des initiatives de formation et d’apprentissage sont mises en place pour former les futurs professionnels aux techniques spécifiques de fabrication des produits auvergnats.

La valorisation de ce patrimoine culturel passe également par des événements comme les fêtes gastronomiques ou les routes des fromages, qui permettent de faire découvrir ces savoir-faire au grand public.

Perspectives d’avenir et enjeux de développement

L’avenir du secteur agroalimentaire régional en Auvergne s’articule autour de plusieurs enjeux majeurs qui détermineront sa capacité à maintenir sa compétitivité tout en répondant aux nouvelles attentes sociétales.

Transition écologique et développement durable

La réduction de l’impact environnemental des activités agroalimentaires constitue un défi majeur pour les années à venir. Les entreprises mettent en œuvre diverses initiatives pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, estimées à 5 millions de tonnes de CO2 en 2024 pour le secteur en Auvergne-Rhône-Alpes.

L’optimisation de la consommation d’eau et d’énergie figure également parmi les priorités, avec des investissements dans des équipements plus efficaces et des systèmes de récupération et de recyclage. La consommation d’eau du secteur, estimée à 100 millions de mètres cubes par an, représente un enjeu environnemental et économique majeur.

La valorisation des déchets et l’adoption de pratiques agricoles durables complètent cette démarche de transition écologique, soutenue par des dispositifs comme l’appel à projets lancé par la région Auvergne-Rhône-Alpes en 2024, doté d’une enveloppe de 20 millions d’euros.

Digitalisation et industrie 4.0

La transformation produits agricoles Auvergne s’oriente vers une digitalisation accrue des processus de production et de commercialisation. L’adoption de technologies comme l’Internet des Objets (IoT), l’intelligence artificielle ou la blockchain permet d’optimiser les opérations et d’améliorer la traçabilité des produits.

L’industrie 4.0 offre également des opportunités pour répondre aux défis de main-d’œuvre, avec l’automatisation de certaines tâches répétitives ou pénibles. Cette évolution nécessite cependant un accompagnement des salariés pour développer les compétences nécessaires à l’utilisation de ces nouvelles technologies.

La digitalisation concerne également la relation client, avec le développement de plateformes e-commerce et l’utilisation des réseaux sociaux pour valoriser les produits et créer une relation directe avec les consommateurs.

Adaptation aux nouvelles attentes des consommateurs

Les attentes des consommateurs évoluent rapidement, avec une demande croissante pour des produits naturels, éthiques et durables. Les entreprises agroalimentaires Auvergne doivent adapter leur offre pour répondre à ces nouvelles exigences, en développant par exemple des gammes biologiques ou en réduisant les additifs dans leurs produits.

La transparence sur les méthodes de production et l’origine des ingrédients devient également un facteur de différenciation important. Les entreprises qui sauront communiquer efficacement sur ces aspects bénéficieront d’un avantage concurrentiel significatif.

Enfin, la praticité et la personnalisation des produits constituent des tendances fortes auxquelles les entreprises doivent s’adapter, en proposant par exemple des formats adaptés aux différents modes de consommation ou des produits répondant à des besoins nutritionnels spécifiques.

Renforcement des écosystèmes de soutien et d’innovation

Le développement du secteur agroalimentaire régional passe également par le renforcement des écosystèmes de soutien et d’innovation. Les pôles de compétitivité comme Viaméca, les clusters comme Nutravita et les associations professionnelles comme l’ARIA jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des entreprises et la stimulation de l’innovation collaborative.

Les aides entreprises alimentaires Auvergne constituent également un levier important pour soutenir les investissements et les projets de développement. Les dispositifs comme le FEADER ou le programme « Ambition PME » de la région Auvergne-Rhône-Alpes offrent des opportunités de financement adaptées aux besoins des entreprises agroalimentaires.

Le renforcement des liens entre recherche académique et entreprises permet également d’accélérer le transfert de technologies et l’innovation, contribuant ainsi à la compétitivité du secteur sur le long terme.

Conclusion

Le secteur agroalimentaire en Auvergne se distingue par sa diversité, son dynamisme et son ancrage territorial fort. Des PME familiales aux grands groupes internationaux, des fromages AOP aux eaux minérales, il offre un panorama riche et varié qui constitue un atout majeur pour l’économie régionale.

Face aux défis économiques, environnementaux et sociétaux, les entreprises agroalimentaires Auvergne font preuve d’une capacité d’adaptation et d’innovation remarquable. Leur engagement dans la transition écologique, la digitalisation et le développement des circuits courts témoigne de leur volonté de se projeter dans l’avenir tout en préservant leur identité et leurs savoir-faire traditionnels.

Le succès futur du secteur agroalimentaire régional reposera sur sa capacité à concilier tradition et innovation, qualité et compétitivité, ancrage local et rayonnement international. Les atouts ne manquent pas pour relever ces défis, à condition que l’ensemble des acteurs de la filière – entreprises, organismes de soutien, collectivités territoriales – travaillent de concert pour valoriser les richesses du terroir auvergnat et répondre aux attentes des consommateurs d’aujourd’hui et de demain.

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