Vous envisagez de vous installer en agriculture en Auvergne ? Cette région aux terres volcaniques offre un terroir d’exception pour développer votre projet agricole. Que vous soyez issu du milieu agricole ou en reconversion professionnelle, l’installation agricole en Auvergne nécessite une préparation rigoureuse et la connaissance des dispositifs d’accompagnement disponibles. Ce guide vous présente l’ensemble des étapes, aides et ressources pour réussir votre installation.
L’agriculture auvergnate, riche de ses traditions et de sa diversité, offre de nombreuses opportunités pour les jeunes agriculteurs. Des plateaux d’élevage du Cantal aux vignobles de Saint-Pourçain, en passant par les cultures céréalières de la Limagne, chaque territoire présente ses spécificités et ses filières d’excellence.
Installation agricole en Auvergne : guide complet
L’installation en agriculture est un parcours qui se prépare bien en amont de la concrétisation de votre projet. En Auvergne, plusieurs étapes clés jalonnent ce parcours et nécessitent une attention particulière.
Aspects administratifs et financiers
La première démarche consiste à contacter le Point Accueil Installation (PAI) de votre département. Cette structure est la porte d’entrée obligatoire pour tout porteur de projet souhaitant s’installer avec les aides à l’installation.
Le parcours d’installation aidée comprend plusieurs étapes essentielles :
- Élaboration d’un Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP) qui définit vos besoins en formation
- Réalisation d’un stage collectif de 21 heures sur la gestion d’entreprise agricole
- Constitution d’un Plan d’Entreprise (PE) sur 4 ans détaillant votre projet
- Dépôt de votre dossier de demande d’aides auprès de la DDT
Le financement de votre installation agricole repose principalement sur la Dotation Jeune Agriculteur (DJA), une aide financière pouvant atteindre jusqu’à 32 000 € selon votre projet et sa localisation. Cette aide est majorée pour les installations en zone de montagne, fréquentes en Auvergne.
Pour compléter votre plan de financement, consultez notre guide des subventions agroalimentaires en Auvergne. Vous y trouverez des informations précieuses sur les dispositifs complémentaires comme le PCAE (Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations) ou les aides du FEADER.
Choix des cultures et pratiques
L’Auvergne offre une grande diversité de productions agricoles adaptées à ses différents terroirs :
- Élevage bovin (lait et viande) : particulièrement adapté aux zones de moyenne montagne
- Élevage ovin et caprin : traditionnellement présent sur les plateaux d’altitude
- Grandes cultures : principalement dans la plaine de la Limagne
- Viticulture : avec les AOC Saint-Pourçain et Côtes d’Auvergne
- Maraîchage et arboriculture : en développement, notamment en agriculture biologique
Le choix de votre production doit tenir compte des spécificités pédoclimatiques locales, de vos compétences et de vos objectifs personnels. Pour une installation durable, découvrez l’agroécologie en montagne pour une installation durable.
L’agriculture biologique représente une opportunité intéressante en Auvergne, avec une demande croissante et des aides spécifiques à la conversion. En 2024, les exploitations transformant leur lait en fromage AOP ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 10% en moyenne, témoignant du potentiel de valorisation des produits locaux de qualité.
Transmission et reprise d’exploitation en Auvergne
La transmission et reprise d’exploitations constitue un enjeu majeur pour l’agriculture auvergnate. Avec près d’un tiers des agriculteurs âgés de plus de 55 ans, de nombreuses fermes seront à reprendre dans les prochaines années.
Identifier une exploitation à reprendre
Plusieurs dispositifs facilitent la mise en relation entre cédants et repreneurs :
- Le Répertoire Départ Installation (RDI) : géré par les Chambres d’agriculture, il recense les exploitations à céder
- La SAFER Auvergne : elle intervient sur le marché foncier et peut vous informer des opportunités
- Les Points Accueil Transmission : ils accompagnent les cédants dans leur projet de transmission
En Auvergne-Rhône-Alpes, on observe une augmentation du nombre de transmissions d’exploitations agricoles, avec une hausse de 12% entre 2023 et 2024. Le taux de réussite des transmissions est d’environ 75%, ce qui souligne l’importance des dispositifs d’accompagnement.
Évaluer une exploitation
L’évaluation d’une exploitation agricole doit prendre en compte plusieurs critères :
- La valeur du foncier et des bâtiments
- Le cheptel et le matériel
- Les droits à produire et les contrats commerciaux
- La viabilité économique et les perspectives de développement
Il est fortement recommandé de se faire accompagner par un conseiller spécialisé pour cette étape cruciale. Les Chambres d’agriculture proposent des prestations d’audit d’exploitation pour vous aider dans cette démarche.
Financement agriculture Auvergne
Le financement de votre projet agricole en Auvergne peut mobiliser différentes sources :
Aides spécifiques à l’installation
La Dotation Jeune Agriculteur (DJA) constitue l’aide principale pour les moins de 40 ans. Son montant de base s’élève à 20 000 € en 2025, auquel peuvent s’ajouter plusieurs majorations :
- Projets agroécologiques : + 5 000 €
- Agriculture biologique : + 4 000 €
- Zone de montagne : + 3 000 €
- Projets innovants : + 3 000 €
- Production sous SIQO (AOP, IGP, Label Rouge) : + 2 000 €
- Projets créateurs d’emplois : + 2 000 €
Pour être éligible à la DJA, vous devez notamment :
- Être âgé de moins de 40 ans à la date de dépôt de la demande
- Posséder un diplôme agricole de niveau 4 (Bac pro agricole ou BPREA) ou équivalent
- Présenter un Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP) validé
- Élaborer un Plan d’Entreprise (PE) viable sur 4 ans
Autres dispositifs de financement
En complément de la DJA, d’autres dispositifs peuvent soutenir votre projet :
- Le Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles (PCAE) : il finance des investissements dans les bâtiments, le matériel agricole ou les équipements d’irrigation économes en eau
- Les aides du FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural) : elles soutiennent notamment les mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC)
- Les prêts bonifiés et garanties bancaires proposés par Bpifrance
- Les aides régionales spécifiques, comme le soutien à la plantation de haies ou à la conversion à l’agriculture biologique
Pour optimiser votre plan de financement, n’hésitez pas à intégrez le réseau avec notre guide des producteurs fermiers en Auvergne. Ces contacts pourront vous partager leur expérience et vous orienter vers les dispositifs les plus adaptés à votre situation.
Accompagnement installation agricole
L’accompagnement est un facteur clé de réussite pour votre installation. En Auvergne, plusieurs organismes proposent un soutien adapté à chaque étape de votre projet.
Organismes d’accompagnement
Les Chambres d’agriculture constituent le principal interlocuteur pour les porteurs de projet. Elles proposent :
- Un accompagnement personnalisé tout au long du parcours d’installation
- Des formations techniques et en gestion d’entreprise
- Des conseils juridiques, fiscaux et administratifs
- Un suivi post-installation pendant les premières années d’activité
Voici les contacts des Chambres d’agriculture des départements auvergnats :
- Allier (03) : 60 cours Jean Jaurès, 03000 Moulins – 04 70 48 42 42
- Puy-de-Dôme (63) : 11 allée Pierre de Fermat, 63170 Aubière – 04 73 44 45 45
- Cantal (15) : 26 rue du 139e Régiment d’Infanterie, 15000 Aurillac – 04 71 45 56 00
- Haute-Loire (43) : 16 boulevard du Président Bertrand, 43000 Le Puy-en-Velay – 04 71 09 90 00
La SAFER Auvergne-Rhône-Alpes (AGRAPOLE, 23 rue Jean Baldassini, 69364 Lyon Cedex 07 – 04 72 77 71 50) joue également un rôle essentiel dans l’accès au foncier agricole. En 2024, elle a facilité l’installation de 170 agriculteurs, dont 80% n’étaient pas issus du milieu agricole.
Formations et compétences
La réussite de votre installation passe par l’acquisition de compétences adaptées à votre projet. Plusieurs formations sont disponibles en Auvergne :
- Le BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole) : formation de référence pour les personnes en reconversion
- Des formations courtes sur des thématiques spécifiques (transformation, commercialisation, gestion, etc.)
- Des stages pratiques en exploitation pour acquérir une expérience concrète
Les Centres d’Études Techniques Agricoles (CETA) permettent également aux agriculteurs d’échanger leurs expériences et de mettre en place des actions de développement. Ils sont souvent spécialisés par filière et proposent des formations, des visites d’exploitation et des essais techniques.
Politique agricole régionale Auvergne
La politique agricole régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes s’articule autour de plusieurs priorités qui influencent directement les opportunités pour les nouveaux installés.
Orientations stratégiques
La Région a défini plusieurs axes stratégiques pour son agriculture :
- Soutenir l’installation et la transmission des exploitations
- Développer les circuits courts et la valorisation des produits locaux
- Promouvoir l’agriculture biologique et les pratiques agroécologiques
- Adapter l’agriculture aux changements climatiques
- Renforcer l’autonomie alimentaire et énergétique des exploitations
Ces orientations se traduisent par des dispositifs d’aide spécifiques et des appels à projets réguliers, consultables sur le site de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Défis et opportunités par filière
Chaque filière agricole présente des défis et des opportunités spécifiques :
Élevage bovin lait :
- Défis : Volatilité du prix du lait (baisse de 15% en 2024), coûts de production élevés, contraintes réglementaires
- Opportunités : Valorisation via les AOP fromagères, développement de la vente directe, diversification des activités
Élevage bovin viande :
- Défis : Concurrence des importations, image de l’élevage, gestion des ressources fourragères
- Opportunités : Valorisation des races locales (Salers, Aubrac), circuits courts (progression de 12% en 2024), agriculture biologique
Viticulture :
- Défis : Adaptation aux changements climatiques (pertes de 30% dues au gel en 2024), gestion des maladies
- Opportunités : Valorisation des appellations d’origine, œnotourisme (5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024)
Maraîchage :
- Défis : Intensité de travail, concurrence des importations, accès à l’eau
- Opportunités : Agriculture biologique, circuits courts (progression de 15% en 2024), diversification des productions
Vie quotidienne et développement
Au-delà des aspects techniques et administratifs, la réussite de votre installation dépend également de votre capacité à commercialiser vos produits et à vous intégrer dans le tissu agricole local.
Commercialisation des produits
L’Auvergne offre diverses opportunités de commercialisation :
- Les circuits courts (marchés de producteurs, AMAP, vente à la ferme) connaissent un développement important
- Les filières organisées (coopératives, négociants) offrent des débouchés sécurisés
- La transformation à la ferme permet de créer de la valeur ajoutée
- L’agritourisme représente une source de revenus complémentaires
Témoignage de M. Dubois, éleveur laitier dans le Cantal : « Grâce à la DJA et à l’accompagnement de la Chambre d’Agriculture, j’ai pu moderniser mon exploitation et développer la vente directe de fromages. C’est un projet passionnant, mais il faut être bien préparé et ne pas hésiter à se faire accompagner. »
Vie communautaire et réseaux
L’intégration dans les réseaux professionnels locaux est essentielle pour :
- Partager des expériences et des connaissances
- Mutualiser du matériel et des services
- Développer des projets collectifs
- Rompre l’isolement, fréquent en agriculture
Plusieurs réseaux sont actifs en Auvergne :
- Les groupes de développement agricole (GDA, CETA)
- Les Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole (CUMA)
- Les associations de producteurs par filière ou par territoire
- Les réseaux d’agriculture alternative (CIVAM, Terre de Liens, etc.)
Étude de cas : M. Martin, jeune maraîcher bio dans le Puy-de-Dôme, a bénéficié d’une aide du FEADER pour la construction d’une serre bioclimatique. Il commercialise ses légumes en circuits courts et a créé deux emplois sur son exploitation. Son intégration dans un réseau de producteurs bio lui a permis de bénéficier de conseils techniques précieux et de mutualiser certains équipements.
Conclusion
S’installer en agriculture en Auvergne est un projet exigeant mais passionnant, qui offre de réelles opportunités pour les jeunes agriculteurs motivés. La réussite de votre installation repose sur une préparation minutieuse, un accompagnement adapté et une vision claire de votre projet agricole.
Les nombreux dispositifs d’aide et d’accompagnement disponibles en Auvergne constituent un atout majeur pour les nouveaux installés. N’hésitez pas à les mobiliser et à vous entourer de professionnels compétents pour vous guider tout au long de votre parcours d’installation.
L’agriculture auvergnate, riche de ses terroirs et de ses savoir-faire, a besoin de nouveaux talents pour relever les défis de demain : transition agroécologique, adaptation aux changements climatiques, renouvellement des générations. Votre projet peut y contribuer activement.
Prêt à vous lancer dans l’aventure de l’installation agricole en Auvergne ? Contactez dès maintenant le Point Accueil Installation de votre département pour initier votre parcours et transformer votre projet en réalité !
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